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Les pions humains du jeu d'échecs de Mars (Edgar Rice Burroughs) - Résumé et Analyse

Type : Roman,
Auteur : Edgar Rice Burroughs,
Date de parution : 1922,

Série : Cycle de Mars,
EmpireSF : ,
Internautes : ,

Les pions humains du jeu d'échecs de Mars (titre original : The Chessmen of mars) est le cinquième roman du cycle de Mars de Edgar Rice Burroughs. Il fait suite à Tuvia, vierge de Mars dont il reprend de nombreux éléments. Si les personnages principaux changent (le récit est centré sur Tara, la fille de John Carter et sur son preux chevalier Gathan of Gathor), le schéma reste le même : une belle princesse disparaît et un brave guerrier au grand coeur va risquer sa vie pour venir à son secours. Seul le talent narratif de Burroughs parvient à tirer le lecteur de l'ennui dans lequel l'intrigue, simple jusqu'à la caricature, l'aurait immanquablement plongé.

Le roman fut publié pour la première fois par épisodes dans l'hebdomadaire Argosy All-Story Weekly du 18 février au 25 mars 1922. Il fut en suite republié en un volume aux éditions A.C. McClurg en novembre 1922.

Résumé

Illustration pour The Chessmen of Mars

Illustration pour The Chessmen of Mars

Burroughs poursuit dans Les pions humains du jeu d'échecs de Mars l'évocation de la "dynastie" de John Carter puisque le récit est essentiellement basé sur Tara, sa fille, et sur prétendant Gathan, Jed de la cité de Gathor.

Tara, princesse d’Helium, est aussi belle que sa mère Dejah Toris. Mais elle est un peu hautaine et têtue et c’est avec humeur et mépris qu’elle avait reçu la déclaration enflammée de Gathan, un jed de Gathor. Le lendemain, alors qu’elle est à bord de son vaisseau personnel, un tempête d’une force inouïe éclate et l’emporte loin, très loin d’Helium. N’écoutant que son courage, Gathan se lance immédiatement à son secours.

Lorsque la tornade s’apaise, Tara se retrouve perdue dans une contrée inconnue de Barsoom, incapable de retourner à Helium suite à l’endommagement de son vaisseau. Alors qu’elle cherche à se nourrir elle est capturée par des Kaldane, une race intelligente et non humaine qui ressemble de manière grotesque à des têtes humaines. Ces têtes se servent des Rykor, des corps humains sans tête et complètement idiots, pour effectuer leur tâches physiques. Tara l’apprendra plus tard, ces deux espèces ont évoluées ensemble dans deux directions différentes, se spécialisant, l’une dans la pensée devenant toujours plus intelligente, l’autre dans le physique, devenant toujours plus crétine.

Alors que Tara va être déshonorée par un roi Kaldane, elle va être sauvée par Ghek, un Kaldane qu’elle a séduit en lui chantant des chansons, et par Gathan, arrivé inextremis pour la secourir.

Mais il vont tomber de Charybde en Sylla, puisque leur fuite va s’achever dans les geôles de Manator, cité dirigée d’une main de fer par un tyran. Seuls les capacités psychologiques de Ghek, et le courage de Gathan pourront peut-être sauver Tara et permettre à Gathan de gagner son amour.

L'avis d'EmpireSF :

On a beaucoup reproché à Burroughs de reproduire à l'infini une trame simple : celle de la princesse qui disparaît et qu'un valeureux guerrier va secourir au péril de sa vie et au travers de moult épreuves. Il est vrai que l'auteur use et abuse de ce procédé dans chacun des romans du cycle de Mars (et mêmes dans d'autres, comme Tarzan). Pourtant, en conclure que l'auteur manque d'imagination ou cède à la facilité serait ne pas lui rendre justice ; certes, le procédé et répétitif, mais les subtiles variations apportées chaque fois par Burroughs nous évitent de sombrer totalement dans la lassitude ou l'ennui.

Quelques belles nouveautés parsèment en effet ce roman d'aventure. La plus notable est sans conteste la découverte des races des kaldane et des rykor, que l'évolution a spécialisé a tel point qu'elles ont besoin l'une de l'autre pour survivre. Non seulement leur apparition entraîne des situations inédites, mais elle permet également à Burroughs d'initier un début de réflexion sur l'Evolution des espèces. Bien sûr son propos n'est pas philosophique mais quelques échanges entre les personnages permettent à l'auteur de mettre en avant son inquiétude vis-à-vis d'une spécialisation extrême des espèces qui conduit à la disparition de l'individualité et des sentiments. En bref, ce qui constitue la spécificité humaine.

Autre spécificité du roman : l'invention du Jetan humain. Ce jeu, inspiré des échecs, est très populaire sur Barsoom. L'utilisation du Jetan comme moyen de rendre la justice, en se basant sur les qualités guerrières des protagonistes rappelle celle qu'on faisait du duel, appelé également "justice de Dieu". La mise en scène de telles confrontations permet à Burroughs d'innover et d'échapper ainsi à la banalité.

En conclusion, Les pions humains du jeu d'échecs de Mars est loin d'être le meilleur roman de la série. Manquant cruellement d'originalité, il est sauvé de la médiocrité par la belle trouvaille des kaldanes et des rykors ainsi que celle du jeu de Jetan humain. Deux nouveautés qui apportent une heureuse touche d'originalité à une intrigue pour le moins assez plate.

L'avis des internautes

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