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Un blanc qui deviendra nègre (H.G. Wells) - Résumé et Analyse

Type : Nouvelle,
Auteur : H.G. Wells,
Date de parution : 1894,

Recueil : The Stolen Bacillus and Other Incidents (1895),
EmpireSF : ,
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Un blanc qui deviendra nègre (titre original : The Stolen Bacillus) est la première nouvelle publiée par H.G Wells (le 21 juin 1894 dans le Pall Mall Budget). Elle initie une série de nouvelles commandées par Lewis Hind, le directeur du Pall Mall Budget, qui seront reprises ensuite en 1895 dans un recueil intitulé The Stolen Bacillus and Others Stories.

On retrouve dans ce texte très court les grands traits, encore en gestation, qui ont fait le style de HG Wells : humour, satire sociale, recherche d'un certain esthétisme. En revanche, on y cherchera vainement des traces de fantastique ou d'anticipation.

Résumé

La couverture du recueil The Stolen Bacillus and Others Incidents

La couverture du recueil The Stolen Bacillus and Others Incidents

L'histoire est des plus simples. Un homme dérobe à un biologiste un tube à essai contenant un germe terrible, capable de mettre une ville voire un pays entier à genoux en quelques semaines : le choléra. S'en suit une burlesque course-poursuite en cab à travers Londres qui se terminera de façon tout aussi comique. L'anarchiste qui voulait se faire connaître en empoisonnant la City a ingéré ce qui se trouve être une préparation rendant les animaux... bleus. Le scientifique, voulant en effet se faire mousser auprès de ce visiteur inconnu, a fait croire à ce dernier qu'il cultivait des virus mortels dans son laboratoire !

L'avis d'EmpireSF :

Si cette nouvelle a été écrite en même temps que :: La machine à explorer le temps ::, elle n'appartient ni au genre fantastique, ni à l'anticipation et encore moins à la science-fiction. Au delà du récit qui ne présente qu'un intérêt restreint et qui relève plutôt de l'anecdote, on perçoit déjà les prémisses de ce qui sera le style de l'auteur.

Tout d'abord l'humour, dont Wells a fait une de ses armes majeures. En effet, dans de nombreux romans et nouvelles, Wells s'appuie sur le comique, et parfois le burlesque, pour faire passer son message. En mettant les rieurs de son côté, il dédramatise l'impact de son message et le fait ainsi mieux accepter. Dans Un blanc qui deviendra nègre, l'humour est omniprésent : à la fois par le rebondissement final et par la poursuite en cab dans Londres. Le passage où le voleur est poursuivi par le biologiste en chaussons, lui-même suivi par sa femme qui veut lui apporter ses chaussures et son chapeau est en effet très drôle. Les commentaires des cochers assistant à l'événement sont réellement à mourir de rire (surtout dans la version originale).

Deuxièmement, la satire sociale. Si cette courte histoire est très légère, on peut deviner dans la figure de l'anarchiste un homme désespéré, qui rêve de se voir reconnaître par un monde qui le rejette impitoyablement et dont le seul espoir est de se faire connaître de manière posthume par un acte cruel et stupide. Wells reprendra dans nombre de ses oeuvres ce thème de l'Homme seul qui cherche à briser ce carcan que le déterminisme social lui impose.

Enfin, on peut voir dans cette première nouvelle, un souci de l'auteur de soumettre un texte soigné. Malgré la brièveté du récit, Wells s'attache en effet à offrir un trame offrant de nombreux rebondissements et une certaine originalité. On sent que, déjà, Wells se compose un style.

En conclusion, Un blanc qui deviendra nègre, nouvelle aux accents comiques prononcés, révèle un Wells au début de sa carrière littéraire, et donne de précieuses indications sur la façon dont il s'est, peu à peu, affirmé comme un des grands écrivains de sa génération.

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